La leishmaniose chez le chien

Santé

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La leishmaniose a longtemps été une maladie localisée à la Corse, aux Alpes-Maritimes et aux Cévennes. Mais la zone de répartition de la maladie progresse vers le nord et l’ouest, car le phlébotome, le petit insecte responsable de sa transmission, se déplace. Les régions essentiellement concernées en France sont désormais la région méditerranéenne, la région du sud-ouest ainsi que certains départements de la région Rhône-Alpes. En Europe, l’Espagne, le Portugal, la Grèce et l’Italie sont touchés par la leishmaniose.

La leishmaniose, une maladie parasitaire

La leishmaniose est une maladie due à un parasite unicellulaire, appelé Leishmania infantum. Elle se transmet par piqûre de phlébotome, un tout petit insecte à l’allure de moucheron, qui se nourrit de sang, comme le moustique : lorsque le phlébotome se nourrit sur un animal porteur de leishmanies, il ingère le parasite et le transmet lors de son repas suivant.

La leishmaniose canine évolue généralement de manière chronique, sur plusieurs mois voire plusieurs années, et se manifeste de différentes façons, selon la localisation du parasite dans l’organisme (foie, peau, ganglion, rate ou rein). Les principaux symptômes qui peuvent apparaître, ensemble ou séparément, sont : une grande fatigue, un amaigrissement progressif, des problèmes de peau (nodules, rougeurs, pellicules, perte de poils…), des saignements de nez, des boiteries, parfois de la fièvre, une atteinte des yeux (l’œil est rouge, douloureux, et pleure) ou des reins (le chien boit beaucoup et urine en grande quantité). Seuls les chiens les plus jeunes peuvent présenter une forme aiguë d’évolution rapide.

Lorsque la maladie est très évoluée, les symptômes deviennent caractéristiques : le chien est squelettique, ses ongles sont très longs et déformés, ses articulations sont douloureuses, ses ganglions lymphatiques grossissent et deviennent visibles, le poil tombe, la peau s’épaissit, des ulcères cutanés se développent, les yeux sont irrités et ne supportent plus la lumière du jour. A ce stade, l’euthanasie est inéluctable.

Les symptômes apparaissent 1 mois à 6 ans après la contamination, parfois beaucoup plus tard. Certains chiens sont porteurs du parasite sans présenter aucun symptôme pendant des années, puis la leishmaniose « se réveille » lorsque l’organisme est affaibli, par un stress ou une autre maladie.

La leishmaniose est transmissible à l’Homme, toujours par piqûre de phlébotomes ; les cas de transmission directe du chien à l’Homme (par contact avec une plaie infectée par exemple) sont rarissimes. Les chats quant à eux ont une résistance naturelle à cette maladie mais ils peuvent être porteurs du parasite.

Le diagnostic de la leishmaniose

Les symptômes de la leishmaniose sont rarement très évocateurs, surtout en début d’évolution de la maladie, il faut y penser si le chien a séjourné, même quelques jours seulement, dans une zone « à risque » durant les mois précédents.

Plusieurs examens permettent d’obtenir un diagnostic de certitude : prise de sang, prélèvement cutané, ponction de ganglion ou de moelle osseuse.

Le traitement de la leishmaniose

Le traitement permet de faire disparaître ou d’atténuer les symptômes, et de diminuer le nombre de parasites présents dans l’organisme (les chiens traités sont moins infectants pour les phlébotomes). Mais le traitement est long (parfois à vie), coûteux et pas toujours bien supporté. Comme il ne détruit pas tous les parasites présents dans l’organisme, la guérison n’est pas définitive et des rechutes sont possibles. Les chiens traités restent porteurs du parasite et constituent donc une source d’infection si des phlébotomes sont présents dans leur milieu de vie.

Lorsque la maladie est déclarée, le pronostic reste réservé, surtout si les reins du chien sont atteints, car ce type de lésion est irréversible.

La prévention de la leishmaniose

Pour les chiens qui vivent en zone « à risque », la meilleure façon de prévenir la leishmaniose est d’éviter tout contact avec les phlébotomes. Vous pouvez installer des protections sur les ouvertures des maisons pour empêcher les insectes de rentrer, en sachant que les phlébotomes sont suffisamment petits pour pouvoir se glisser entre les mailles d’une moustiquaire si elles font plus de 0,3-0,4 mm2 (il faut alors vaporiser les moustiquaires avec un répulsif). Vous pouvez également placer des diffuseurs insecticides dans la maison. Avec ces mesures, vous pourrez garder votre chien à l’intérieur lorsque les phlébotomes sont les plus actifs, c’est-à-dire du coucher au lever du soleil.

Traitez régulièrement votre chien avec un produit antiparasitaire efficace contre les phlébotomes, pendant toute la saison « à risque » : la saison d’activité des phlébotomes démarre en général au mois d’avril et se termine fin octobre, mais elle est variable selon les conditions climatiques et les régions. Attention, tous les produits antiparasitaires externes ne sont pas actifs contre les phlébotomes : demandez conseil à votre vétérinaire ou votre pharmacien. Choisissez la présentation la plus adaptée : collier, pipette (spot-on) ou spray.

Il existe un vaccin, qui divise par 4 le risque de développer la maladie, sans le supprimer totalement. Ce vaccin se fait indépendamment des vaccins habituels, à partir de l’âge de 6 mois. Le protocole vaccinal comprend 3 injections à deux semaines d’intervalle, puis des rappels annuels. Les chiens doivent être testés vis-à-vis de la leishmaniose avant la primo-vaccination à l’aide d’un test de dépistage car les chiens déjà infectés ne peuvent pas être vaccinés. L’idéal est de vacciner le chien pendant l’hiver (primo-vaccination en décembre-janvier) : le chien sera immunisé dès le début de la période d’activité des phlébotomes.

Le traitement médical, s’il est bien supporté, est recommandé pour les chiens qui sont porteurs asymptomatiques, car il retarde l’apparition des symptômes.

Si vous envisagez un voyage dans le sud de la France ou à l’étranger, même pour quelques jours, demandez à votre vétérinaire s’il s’agit d’une zone à risque. Si oui, il faut appliquer sur votre chien un produit répulsif contre les phlébotomes. Leur effet n’étant pas immédiat, n’oubliez pas de prendre en compte le délai d’action : pour un spot-on, l’effet protecteur est obtenu 48 h environ après application (à renouveler toutes les 3 semaines) et pour un collier, l’effet protecteur est obtenu en une quinzaine de jours, avec une efficacité de 5 mois.

27 mai 2015 | 0 comentario(s)
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