La France est officiellement indemne de rage depuis 2001, grâce à l’efficacité des programmes de vaccination massive des carnivores domestiques et de la faune sauvage (le renard en particulier). Cependant, la rage est encore très présente dans certains pays d’Europe de l’Est et d’Afrique du Nord, et on entend régulièrement aux informations le cas d’un chien ou chat importé illégalement en France et qui se révèle atteint de la rage. Heureusement, jusqu’à présent, tous les cas d’animal enragé ont été détectés avant qu’il n’y ait eu une contamination humaine.

La rage est due à un virus

La rage est une maladie virale transmise essentiellement par morsure (le virus est très concentré dans la salive des animaux infectés), plus rarement par griffure ou léchage. La période d’incubation (période entre l’inoculation du virus et l’apparition des symptômes) est de 2 semaines à 2 mois chez le chien, 2 à 4 semaines chez le chat. Le virus se multipliant dans le cerveau, les symptômes sont essentiellement nerveux. On distingue :

• une forme « furieuse » : changements de comportement, modifications de la voix, excitation, salivation, accès de fureur, agressivité, isolement, démangeaisons…
• une forme « muette » : paralysie des muscles de la mâchoire.

L’évolution de la maladie dure de 3 à 10 jours, va toujours vers une aggravation des symptômes (paralysie des membres postérieurs, puis des 4 membres) et aboutit systématiquement à la mort de l’animal. Il n’existe aucun traitement de la rage.

La rage est transmissible à l’Homme. Lors de suspicion de rage, le chien ou le chat doit être manipulé avec  précaution pour éviter tout risque de contamination. Il doit être isolé et, s’il est bien atteint de rage, il mourra dans les 10 jours suivant l’apparition des premiers signes cliniques. Le diagnostic définitif s’effectue après la mort par des moyens de laboratoire. Il est strictement interdit d’administrer un traitement quelconque ou d’euthanasier un animal suspect de rage (sauf si son maintien en vie entraîne un risque trop important), sinon il est impossible de savoir s’il était réellement enragé et s’il peut avoir contaminé d’autres animaux ou des humains.

C’est pour cette raison que tout animal ayant mordu ou griffé une personne doit être mis sous surveillance « animal mordeur ». Elle consiste en trois visites chez le vétérinaire (aux frais du propriétaire de l’animal) : la première moins de 24 heures après la morsure, la seconde et la troisième respectivement 7 jours et 15 jours après. Si l’animal est toujours en vie et en bonne santé à l’issue des 3 visites, il ne peut avoir transmis la rage. En revanche, s’il présente des symptômes compatibles avec la rage ou s’il meurt, la personne mordue doit recevoir un traitement spécifique. Si on respecte les délais, le traitement est efficace car les symptômes ne sont pas encore apparus.

La vaccination antirabique

La vaccination n’est plus obligatoire en France, sauf pour les chiens de catégorie 1 (chiens d’attaque) ou de catégorie 2 (chiens de garde et de défense) : la preuve d’une vaccination antirabique en cours de validité est à fournir pour obtenir le permis de détention. Elle est en revanche inévitable si vous sortez du territoire français avec votre animal.

Pour recevoir la première injection vaccinale antirabique, les chiots et les chatons doivent être âgés de plus de 3 mois et identifiés. Les rappels du vaccin se font ensuite tous les ans. Attention à ne pas vous faire piéger par les dates si vous envisagez un voyage à l’étranger : votre chien ou votre chat n’est officiellement considéré comme immunisé contre la rage que 21 jours après la première injection !

Pour preuve de la vaccination, le vétérinaire vous remet un passeport européen. A chaque rappel, une étiquette est collée sur le passeport, avec la date du vaccin et la durée de validité. Ce passeport est valable dans tous les pays de l’Union Européenne. Depuis le 29 décembre 2014, les passeports sont sécurisés pour éviter les fraudes.

Pour voyager avec votre animal

• Si vous restez sur le territoire français :

La vaccination antirabique n’est plus obligatoire en France, mais attention, elle est quand même quelquefois demandée pour admettre les animaux dans certains campings, pensions ou chenils. Renseignez-vous sur les modalités d’admission.

La vaccination n’est plus obligatoire non plus pour les déplacements entre la Corse et le continent, ou entre les territoires d’Outre-Mer et le continent (sauf pour la Guyane où la rage est encore présente).

• Si vous voyagez dans l’Union Européenne :

Un chien ou un chat identifié par une puce électronique et vacciné contre la rage, en possession d’un passeport, peut voyager partout en Europe. Vérifiez bien la date de validité du certificat de vaccination antirabique : il doit toujours être valable pour que votre animal puisse rentrer en France après son séjour dans un pays de l’UE !

Certains pays (Royaume-Uni, Irlande, Malte et Finlande) exigent une garantie sanitaire supplémentaire, pour les chiens : un traitement contre l’échinococcose dans les 120 à 24 heures précédant l’arrivée.

• Si vous voyagez en dehors de l’Union Européenne :

Renseignez-vous sur les conditions d’entrée : certains pays ont des exigences sanitaires très précises, concernant non seulement la vaccination antirabique mais aussi des traitements antiparasitaires. Une quarantaine peut même être imposée. Le plus simple est de contacter l’ambassade du pays concerné pour connaître ses exigences.

Pour ramener un animal de l’étranger

Ne cédez pas à la tentation de ramener en France un chien ou un chat illégalement dans vos bagages, vous mettez la vie de votre entourage, humain et animal, en danger. Faites plutôt les choses dans les règles, même si la procédure prend un peu de temps :

• si l’animal vient de l’UE, l’identification, une vaccination en cours de validité et un passeport européen suffisent,
• si l’animal provient d’un pays hors UE, il faut en plus contrôler son taux d’anticorps dans le sang, afin de vérifier l’efficacité de la vaccination, au moins 3 mois avant l’importation (comptez environ 4 mois pour l’ensemble des formalités). Si le résultat est correct, alors il peut entrer en France.